Des Bleus à la belle étoile aux Editions Salto
Aujourd’hui vous le savez, tout va plutôt pas mal pour l’Equipe de France de Rugby depuis l’intronisation du mythe toulousain Guy Novès à sa tête. 2 courtes victoires dans le tournoi des 6 nations face à l’Iirlande et l’Italie ont suffi à apaiser, quelque peu, les tensions nées de la prestation mi figue mi raisin des Bleus lors de la Coupe du Monde.
Et si les Bleus n’avaient pas participé à cette compétition ? Et si on avait perdu nos valeureux gaillards à l’aube de la Coupe du Monde ?
C’est l’angle insolite et décalé choisi par les Editions Salto pour lancer sa première gamme de romans consacrés au sport, conformément à la ligne éditoriale fixée (parce qu’un Federer a autant de saveur qu’un vers d’Apollinaire).
Un livre que l’on se prend à dévorer tant le rythme y est alerte, enjoué, et le scénario ubuesque.
Juillet 2015, les Bleus préparent donc la 8 ème coupe du monde, en quête d’un premier sacre. Mais l’impensable se produit. Les joueurs, entraîneurs, staff technique et chauffeur de bus disparaissent. Qui a fait le coup ? Y aura t il une équipe pour nous représenter lors de la Coupe du Monde.
Tous les fins limiers vont se mettre sur le coup, des journalistes de BFMTV aux habitués du Café des Sports de Casteljaloux dans le Lot et Garonne. Chacun avec ses codes, son langage plus ou moins fleuri :
-“Non, mais vous vous entendez, les selectionneurs du dimanche : Rougerie , Poitrenaud. On n’est plus à la Coupe du Monde 2007, là. Demandez à Blanco de renfiler un short tant que vous y êtes !
– Et d’y rentrer son bide ! Ahahahahaha
– Ah, t’es con Michel ! Que t’es con !
– N’empêche, ça fout les j’tons, ce bus qui disparaît dans la nature”
Sans vous spoiler les méandres de l’intrigue, le coupable, n’était pas à aller chercher très loin. Pedro, le chauffeur de bus amoureux désabusé des Bleus, qui se prend à réaliser un rêve un peu fou de supporter : faire disparaître la sélection aux confins de la Suisse, puis la faire renaître.
Et c’est peu dire qu’il va leur mener la vie dure, pour les faire redescendre sur terre avant le rendez vous mondial. Extraits choisis, quelque part dans une ferme suisse :
– Mais, putain, Pedro ! Ca fait huit jours qu’on croupit ici dans cette grange qui pue la pisse et le bouc. J’en peux plus d’être attaché comme une bête, la tête dans …argh ! toute cette merde !
– Ah, ils sont beaux nos coqs les pieds dedans. Ca vous rappelle le terrain, non ? Et bien, vous allez déchanter maintenant. Fini les starlettes en stress, bienvenue dans le dur !
-Pouah !
-Il s’agit de vos excréments, monsieur Bastareaud. Mélangez les avec de la terre, je vous l’ai déja dit, et enfouissez les sous la paille. Vous n’êtes pas plus bête qu’une chèvre !
Le ton est donné, n’est ce pas ? Le reste sera du même tonneau, une lecture dont je vous encourage à vous délecter pendant ces vacances, croyez moi vous n’en ferez qu’une bouchée. Vous avez intérêt à aimer, sinon Pedro saura s’occuper de vous ! A très vite pour d’autres ouvrages de la même maison !
Des Bleus à la belle étoile, Antonio Pereira, Editions Salto, 12,50 euros.
