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Entrevue avec l’actrice Julie de Bona lors de sa venue au Festival des Créations Télévisuelles de Luchon !

Lors du Festival des créations télévisuelles de Luchon, nous avons pu rencontrer l’actrice Julie de Bona.

Entre ses premières apparitions sur l’écran et maintenant, il s’en est passé des choses et de nombreux projets aboutis.

Julie de Bona avec simplicité et transparence nous dévoile des phases de sa carrière d’actrice.

Bonjour Julie, bienvenue à Luchon et merci de nous accorder une interview.

Merci, c’est un plaisir d’être à Luchon. J’adore venir ici, c’est souvent très très fort parce qu’on rencontre le public de manière très simple et très chaleureuse.

Vous avez présenté hier soir le film “Appprendre à t’aimer” de Stéphanie Pillonca-Kervern au public. Qu’avez-vous ressenti pendant et après la projection ?

Ecoute hier nous avons ressenti des choses très forte. Je ne m’attendais pas à ce que le film fasse rire vu que l’on parle d’un sujet très grave, très important, très sociétal.  Et en fait il fait rire par moment et ça fait du bien. Je ne m’attendais pas non plus à ce que les gens pleure vraiment à côté de moi, et derrière moi… Et qu’ils soient finalement heureux de pleurer, de ressentir tout ça parce que tu vois c’est un film très fort. Je me demandais comment les gens le prendraient.

J’étais tellement heureuse de la partager avec le public car c’est un film pour la télévision. C’est super de pouvoir le voir en salle sur grand écran avec plein de gens. A la fin on a eu des applaudissements très chaleureux mais j’ai surtout eu beaucoup de témoignages de personnes qui me sont tombés dans les bras en pleurs. Ils me remerciaient en me disant : “Merci de parler de ce sujet, ça me touche, c’est ce qui m’est arrivé”. Je me suis rendu compte qu’il y avait énormément de gens que ça touchaient. Ils y en a qui ont vraiment eu un enfant trisomique qui m’ont racontait. D’autres avec une cousine ou des personnes proches d’eux trisomiques. J’ai pris conscience que tout le monde pouvait avoir un lien avec cette maladie. Après ça touchait aussi l’handicap en général. Ce film fait échos car toutes ces personnes me parlaient de leur propre histoire. J’ai été bouleversé par leurs réactions, leurs histoires.

Oui c’est un véritable échange qui s’est créé entre vous. Mais quand vous avez découvert le scénario, qu’est-ce qui vous a donné envie de dire oui ? 

J’étais sur un autre tournage, je m’en souviens très bien. Je le reçois entre deux séquences, je me pose dans un coin et je le lis et j’étais captivée par la lecture. On m’appelle “Julie il faut que tu te concentre on fait une autre scène”. Je me concentre, mais je dois dire que je ne pensais qu’à savoir la suite du film. J’ai fini ma scène et j’ai repris ma lecture et en une demi heure je l’ai dévoré. C’est instinctif, c’est viscéral chez moi, je ne me pose pas trop de questions. Si le scénario du film je le lis très vite, que je suis bouleversée, que je le visualise et que je me visualise dans le rôle, c’est bon je fonce ! Je ne me pose même pas la question  de savoir si c’est difficile à faire, si je dois changer d’apparence, je me dis juste je veux le faire !

J’imagine que c’était pareil pour vos rôles précédents. Vous choisissez des rôles assez fort notamment le rôle de Rose dans la série “Le Bazar de la charité” où vous êtes grimé la moitié du visage brûlé. Quelles émotions vous ont traversé pendant le tournage des scènes de l’incendie ? 

Oh oui. En parallèle je peux parler de la même chose pour “Apprendre à t’aimer”. Ce que j’adore dans mon métier c’est que je suis arrivée à un stade où j’ai le droit de ne plus jouer. J’ai le droit parce que je me l’autorise, maintenant j’ai la technique, j’ai de l’expérience ce qui fait que maintenant entre action et coupez on ne sait pas ce qui va se passer.

Cet enjeu, cette vibration, cette peur cela te met dans un inconfort et tu ne sais pas ce qui va se produire. Par contre c’est sécuritaire car il y avait des pompiers. Mais je me suis retrouvée vraiment dans la situation d’une femme qui est coincée dans les flammes. Quand j’ai vu le feu, il y avait des mètres de feu autour de moi !

Et ça chauffe, ça te brûle la peau et tu sais que si ça ne coupe pas, si le feu ne s’éteint pas quelques secondes plus tard on crame ! Tu es en sécurité parce que tu fais confiance aux gens mais entre action et coupez tu n’y pense plus, tu es dans le moment présent, c’est le bonheur de ressentir ces émotions. Comme avec la petite fille trisomique si tu es là même si les caméras filment, tu n’y penses plus tu vis l’instant ! C’est merveilleux de se sentir vivante.

Dans le “Bazar de la charité” il y a un moment très fort avec le petit Thomas qui vient retrouver sa maman…

Ah oui, oui, oui avec Adrien ! C’est Thomas dans la série, mais c’est un petit Adrien dans la vie qui est d’une beauté ce gamin, d’une gentillesse. Il est incroyable, d’une telle intelligence…

On sent une très belle complicité entre vous. 

Oui, mais c’est parce qu’Adrien était exceptionnel ! Il a été incroyablement malin, son jeu de regard. Vraiment d’une gentillesse, d’un professionnalisme, il ne nous a jamais embêté. Il était aimé par tout le monde ce gamin. Rose et Thomas avait une très belle relation. Je trouve que c’est l’une des plus belle relation de la série.

Il y a aussi la relation avec son époux. 

Oui tout à fait magnifique aussi. Mais la relation entre Rose et Thomas est forte et c’est avec un petit garçon, on s’y attend moins qu’avec son mari. Avec Jean le cochet, elle l’aime tellement fort et lui il aime tellement sa Rose. C’est très romanesque cette histoire d’amour !

 

C’est une magnifique image du couple du début jusqu’au dénouement. Il l’aime à travers les épreuves. 

Oui, il l’accepte tel qu’elle est… Tu vois la différence encore.

On y revient. 

Être accepté tel que l’ont est, nos défauts, notre monstruosité. Au final notre part d’humanité.

Tout à fait. Après “Le Bazar de la charité” on a pu vous retrouver dans le rôle de Lise dans la série “Peur sur le lac”, un rôle plus dur, plus en retenu. Notamment quand le garçon qui joue votre enfant est malade et le fait de devoir garder cette distance qu’exige votre personnage de commissaire. C’était difficile comme situation ? 

Oh oui absolument horrible. Là on m’a demandé une nouvelle fois de faire une prouesse (rires). Quand j’étais sur le plateau j’ai dit au réalisateur : “Mais comment je ne peux pas réagir, ce n’est pas possible ! Non, je me barre, j’en ai rien à foutre de l’enquête, je veux voir mon fils !” Et là il me dit “Non Julie, tu es une grande professionnelle, tu dois sauver l’humanité du virus”. La situation ne me permettait pas d’agir, c’était un vrai dilemme. Là par contre Lise Stocker elle est loin de moi. C’est un véritable travail de composition donc c’est très intéressant aussi. Elle m’a appris beaucoup…

Tout le long des deux séries, elle est froide. 

Oui, elle est forte ! Elle ne pourrait pas être commissaire et sauver le monde. Tu vois entre guillemets, j’aime bien dire à la 24 heures chrono. Tu ne peux donc pas être émotive, ressentir des émotions et les montrer…

Après tout pourquoi pas il faudrait que je fasse une fois une flic hyper émotive, hyper excentrique et on voit si elle peut sauver le monde. Peut être qui sait… Moi je pourrais avec mes émotions et ma gouaille. Tu vois j’avais fait le personnage de Wanda dans “La Smala s’en mêle” donc elle pourrait être flic. Ce serait super, j’adorerais et ça changerais. Mais ce n’est pas encore un rôle écrit, il faudrait que les chaînes écrive ce genre de rôle et là je signe tout de suite (rires).

On leur donne l’idée voilà ! 

Oui, donc j’adorerais faire une Wanda flic, où elle engueule tout le monde, elle couche avec tout le monde et elle obtient des infos comme ça (rires collégiaux). Ce serait très drôle (rires). Mais là Lise Stocker est très en retenue, très forte, il faut qu’elle maîtrise ses émotions pour avancer. Elle est dans le don d’elle même. Elle arrive à mettre son égo de côté pour continuer l’enquête. Elle arrive au moment où son fils est aussi atteint du virus à contrôler les choses et à se dire : “Je craquerais dans quelques minutes mais là j’avance”. Elle ne le fait pas devant son équipe, elle craque par la suite à l’abri des regards. Pour moi ce n’est vraiment pas facile au final de jouer ce rôle.

En tout cas on sent quelque chose qui veut sortir de vous et casser la froideur de votre personnage. 

Ah oui ? Je me suis demandais si on voyait quelque chose, parce que tu as vu je ne souris jamais (rires).

Oui, mais ça se capte dans votre regard. Dernière question, je crois que vous avez des projets comme une nouvelle série. Pouvez-vous nous en parler ? 

J’ai des projets en effet mais je ne peux pas en parler. Ils sont dans le tuyaux ou sous le coude (rires). Je peux juste évoquer une série qui s’appelle “Plan B”. C’est une mini-série de 6 épisodes pour TF1. J’aime jouer dans des mini-séries. Je ne suis pas pour les longues séries car j’ai toujours envie de changer, nouveau challenge, nouvelle chaîne, nouveau personnage. Je veux vibrer pour de nouveaux challenge au service du projet et pas m’ennuyer dans un rôle sur une longue période et perdre la flamme. Et là “Plan B” c’est exceptionnelle comme histoire ! Je suis tellement contente. J’ai eu un gros coup de coeur pour cette série. C’est l’adaptation d’une série québécoise. J’ai vu le résultat au Québec mais elle n’est pas connu ou très peu en France donc on peut la sublimer.

Cette série est bouleversante ! C’est l’histoire de Florence, animatrice radio, qui est la mère d’une adolescente. C’est une femme qui a réussie, c’est une femme forte, féministe. Elle a crée un abri pour les femmes en difficulté. Florence a tout réussie, tout bien fait. Elle est merveilleuse on l’aime, elle est drôle, elle a tout. Mais elle rentre chez elle un jour et sa fille s’est suicidée. Alors elle remet tout en cause en se demandant ce qu’elle a fait de mal, qui elle est et elle culpabilise. Florence ne veut pas accepter la mort de sa fille, elle se bat pour comprendre les erreurs, les choses qu’elle a raté… Et elle rencontre une agence qui lui permet de revenir en arrière. De revenir à une époque où sa fille est encore vivante pour essayer de comprendre ce qui s’est passé et essayer d’inverser les choses. Florence va faire une enquête mais ça ne va pas marcher du premier coup. Mais elle va remontée de plus en plus loin dans le temps car la cause est très profonde.

Comme un genre “Effet papillon” ? 

Oui un petit peu. Un genre de psychanalyse presque : “De d’où venait le mal ? Qu’est-ce que j’ai mal fait” ? C’est une sorte d’enquête psychanalytique sur sa vie et c’est très humain. Finalement elle va revenir à un moment mais je ne peux pas te dire où, quand, quoi, comment, parce que ce serait dommage. Mais elle va changer le futur… Elle va se rendre compte déjà qu’il faut accepter les choses, que ce n’est pas que de sa responsabilité mais qu”elle a eu une action sur sa fille. Mais je ne peux pas en dire trop mais ça ouvre énormément de question philosophique et sur la vie en général. Un puit sans fond de question sur l’humanité, c’est magnifique et bouleversant cette série !

Cela donne vraiment très envie de la découvrir !

J’espère bien !

Apprendre à t’aimer lors du Festival des créations télévisuelles de Luchon a reçu le prix coup de coeur du jury de fiction.

Le téléfilm sera prochainement programmé sur M6 ! Nous vous tiendrons au courant de sa diffusion.

Pendant le confinement, Julie n’est pas restée inactive. Avec sa comparse Caroline Anglade, elles ont fait des petites vidéos, un genre de sitcom : “Confinées”.

Nous vous présentons la première et toute la semaine nous vous mettrons une à deux vidéos par jour sur notre page FB.

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