Solidarité Nationale

Ordre de Malte France : interview d’Alexis de la Rupelle

Suite à l’article sur l’association Ordre de Malte France, nous avons pu échanger avec Alexis de la Rupelle. Bénévole dans l’association depuis 10 ans, c’est lui qui organisait les maraudes Soli’Malte toulousaines pendant le confinement.

Pour commencer, pourriez-vous décrire l’association Ordre de Malte France ?

Oui, c’est la plus vielle association du monde. C’est une association qui a plus de mille ans et dont l’objectif est de soigner les malades sans distinctions de race et de religion. Ça paraît normal aujourd’hui mais il y a dix ans c’était assez novateur. On intervient globalement sur tout le territoire français.
On a des petits déjeuners l’hiver qui se mettent en place près de Saint-Etienne à Toulouse, des maraudes, des visites dans des maisons de retraite, un accompagnement qui peut être fait pour des personnes seules.
Notre mot d’ordre c’est d’observer et d’agir.

Vous parliez de maraudes, comment se déroulent-elles tout au long de l’année ?

On a un camion dédié à ça, rempli d’eau chaude, de chocolat chaud et de café chaud. On prend tout ce que l’on peut en termes de nourriture qui doit être assez adapté. C’est souvent une population avec des problèmes dentaires, donc tout ce qui est trop dur est un peu compliqué.
On circule à partir de 19h30-20h, donc plutôt en fin de journée, et on va marauder dans toute la ville. On connaît un petit peu les coins de regroupement, on sympathise même avec certains et puis soit on maraude en fonction de ces points que l’on connaît, soit le 115 nous signale, nous alerte. 60% des endroits nous sont connus. On sait que ce sont des points de regroupement et eux savent que l’on va passer. Et puis, on va avoir 40% du temps ou on essaie d’aller creuser un peu plus loin dans des endroits qu’on maîtrise moins.

Copyright : Alexis de la Rupelle
Et pendant le confinement, l’organisation était-elle différente ?

Soli’Malte, c’est le format des maraudes mis en place pendant le Covid-19. On s’est rendu compte que beaucoup d’associations avaient arrêté leurs maraudes pour des raisons qui s’entendent, des raisons sanitaires. Donc on a décidé de les reprendre et on envisage d’ailleurs de continuer de manière un peu plus permanente tout au long de l’année.
On l’a appelé ainsi parce qu’on a voulu intégrer la partie sanitaire et secouriste dans nos maraudes.
On a calibré ça différemment, on a un secouriste diplômé qui tourne avec nous systématiquement. Il distribue des kits d’hygiène et réalise des premiers bilans de santé avec de la prise de température, de tension, la saturation d’oxygène. Il va ensuite les orienter vers les services de santé plus adéquats : les services d’urgences.
On s’est aperçu que la plupart des opérations qu’on a eu à faire avec le secourisme pendant ce confinement n’étaient pas tellement liées au Covid-19. C’étaient des choses finalement inhérentes à ce qui se passe dans la rue (bandages, plaies) plus qu’à une période de confinement particulière.

J’imagine que des liens se tissent avec les personnes que vous rencontrez.

Oui tout à fait, ce sont des gens que l’on connaît au fur et à mesure. Ils ont des petites histoires. Je pense à un qui est féru de livres d’histoire, alors on pense un petit peu à lui. Au fil du temps, finalement, s’instaure un rapport de confiance et d’affection.

Bénévole et personne dans le besoin jouant aux échecs. Copyright : Alexis de la Rupelle

Les maraudes toulousaines vont se poursuivre dans les prochaines semaines. Si vous êtes intéressé(e) d’y participer, le meilleur moyen est d’aller sur le site de l’Ordre de Malte France pour s’inscrire.

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