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Interview de Bébert du mythique groupe “Les Forbans” !

Les Forbans est un groupe mythique qui existe depuis plus de 40 ans avec 14 albums à son compteur. Pour leur nombreux fans ce sont les “Rolling Stones” français. On aime cette touche de fête qu’il procure dans leurs chansons. Ce rock’n’roll endiablé qui donne une profonde envie de danser et de taper dans les mains.

Albert Kassabi alias Bébert le chanteur incontournable des Forbans nous a accordé une interview.

Bonjour Bébert, merci de nous accorder une interview !

Mais avec grand plaisir. Salut à tous !

Comment s’est passé votre confinement ?

Le confinement, cette escroquerie parce que j’appelle ça ainsi. Le confinement nous l’avons respecté parce que c’est la loi, mais je trouve qu’ils ont exagéré quel que soit le pays. Sauf la Suède qui a été plus intelligente et on voit les résultats aujourd’hui. La preuve c’est que s’il y a demain une nouvelle vague de pandémie il ne referont pas le même confinement mais plus raisonné et sectorisé. Mais fermons la parenthèse, pour répondre à votre question le confinement s’est bien passé dans la mesure où mon fils, ma femme et moi nous avons joué aux cartes, nous avons fait du tir à l’arc, à la carabine à plomb. Nous avons eu toutes sortes d’occupations ludiques. Cela nous a permis un petit peu de nous évader, sachant qu’on m’a annulé 30 concerts. Ma femme qui est danseuse on lui a retiré toutes ses dates de représentation. Après malgré tout j’ai la passion de l’ébénisterie. Je n’ai pas de formation professionnelle mais ça fait 20 ans que j’en fait tout comme la menuiserie. J’ai passé la majeure partie de mon temps à fabriquer des jolies choses que j’ai justement mis à la portée de nos fans. Il s’agit de petit coffret, de petits couteaux vraiment dans l’art traditionnel de l’ébénisterie.

J’ai trouvé ça incroyable vu que beaucoup de gens m’ont demandé des réalisations. Cela a bien occupé mon temps, ça m’a permis de récupérer un petit peu d’argent parce que ce sont des objets que nous vendons. Je les réalise et ma femme les personnalise avec un appareil laser aux noms des gens qui nous les prennent. Pendant le confinement je me suis ressourcé mais je ne vous cache pas que mon métier c’est chanter, c’est aussi ma passion donc c’est doublement bénéfique. Et là nous sommes sur les chardons ardent en attendant notre prochain concert.

J’imagine que l’envie de remonter sur scène et de retrouver le public en face à face est très présente.

Evidemment, tout cela on nous l’a supprimé. Vous savez si je parle comme ça ce n’est pas pour me voiler la face et minimiser les effets de la covid-19. Je sais très bien que cette maladie a fait de nombreux morts, et en fait encore. Certaines personnes ne comprennent pas ma position et me disent « Ah oui c’est parce que tu n’as pas eu d’amis ou de proches décédés que tu penses ainsi ». Croyez-moi je ne suis pas en train de dire que la maladie n’existe pas, je ne dis pas que la maladie n’est pas assassine. Je le sais bien, je vois et j’apprends les ravages que la covid-19 a fait dans le monde. C’est juste l’ampleur des mesures qu’ont mis en place les gouvernements qui me paraissent démesurées et la différence suivant les cas, nous sommes les artistes un peu des laissés pour contre et les derniers à reprendre nos activités avec de fortes restrictions.

Quand vous avez commencé à l’âge de 16 ans à chanter dans un groupe, vous imaginiez-vous avoir à votre compteur plus de 40 ans de carrière ?

Oh non évidemment que non (rires). On faisait ça de manière ludique, régulière par contre nos répétitions étaient très sérieuses. Toujours à l’heure on ne loupait jamais une séance. Non, jamais je n’aurais jamais pensé que ça occuperait toute ma vie et me faire vivre de surcroit.

C’est le métier que vous souhaitiez exercer ou à la base c’était juste un passe-temps ?

Au départ je voulais être boxeur. A l’époque je faisais de la boxe anglaise et mon boxeur préféré était Carlos Monzon. Faire de la musique c’était un passe-temps et un sauf conduit pour sortir le soir car à cette époque là le respect des parents étaient bien plus important qu’aujourd’hui, enfin pour la majorité. Il y a des jeunes qui sont respectueux heureusement, mais la majeure partie ne l’est pas et c’est souvent dû au parents eux-mêmes… Mais cela c’est un autre débat qui mérite au moins une bonne demie heure de développement (rires). Répéter c’était un petit peu une excuse pour avoir la permission de sortir le soir. Je partais de la maison à 19h avec mes potes et j’avais l’autorisation de rentrer pour 22h30. Fort de cette excuse, les répétitions commençaient à l’heure et on ne dérogeait pas.

Est-ce que vous avez une petite anecdote, un moment dont vous pouvez nous parler qui a marqué votre carrière ?

J’en ai tellement. Quand on me pose cette question je suis très embarrassé parce qu’on a un caléidoscope, une multitude de choses qui nous sont arrivées au cours de années. Il y a eu des belles et des vilaines histoires. Une fois nous étions en concert dans l’Est de la France. C’était un après-midi, un dimanche et nous sommes arrivés vers 11h du matin pour faire la balance mais il n’y avait aucun matériel sur la scène. L’organisateur nous attendait et puis interloqué il dit « Mais la sono, elle arrive quand » ? Et pour nous, la sono devait arriver avant nous, pris en charge par un prestataire qui devait venir installer la sono. Il y a donc eu une mauvaise compréhension. Moralité la scène était vide. C’est le cousin de l’ami, du beau-frère du maire avait un ami DJ. Il a fourni deux ou trois enceintes toutes pourries. Nous étions là devant plus de 3000 personnes avec des enceintes de discothèque (rires). Et nous avons sauté sur un vendeur de disques, vu qu’à l’époque il y avait des vendeurs d’albums. Le mec a ouvert son magasin de disques un dimanche pour qu’on puisse lui emprunter l’un des nôtres. Et on s’est retrouvé à chanter en playback sur cette scène avec une sono à trois sous (rires collégiaux). C’est vraiment une anecdote de fou (rires) !

Vous avez dit une fois dans une interview que vous aimiez jouer avec votre ami Pierre Richard au billard mais d’une façon très spéciale. Pouvez-vous m’en dire plus ?

Oui en fait c’est qu’à une époque, nous allions au « Pink club ». C’était un restaurant parisien avec un piano bar et une discothèque. En haut il y avait un piano bar équipé d’un billard français c’est-à-dire un billard qui n’a pas de trou, pour les néophytes. Nous jouions à un jeu la pétanque billard qu’on avait baptisé « la pétanque Cowl » vu que c’est Darry Cowl qui avait mis au point ce jeu et ses règles. On jouait à la pétanque avec des plus petites boules. On pratiquait la pétanque de billard. Et Pierre qui est mon pote venait souvent et nous nous mesurions à ce jeu.

Je ne connaissais pas la pétanque « Cowl ».

Oui c’est un jeu qui n’est pas très connu et j’y suis assez fort (rires).

Merci en tout cas pour ces éclaircissements et qui sait peut-être qu’un jour on fera ensemble une pétanque « Cowl ».

Oh bah oui pourquoi pas (rires). Mais attention je suis vraiment doué.

Me voilà prévenue. On disait tout à l’heure plus de 40 ans de carrière, vous avez des fans de la première heure. Comment vivez-vous cette engouement autour de vous ?

C’est très flatteur. Il faut savoir mettre son orgueil de côté ce qui est le plus difficile pour l’être humain. J’ai trop souvent entendu des artistes qui disaient « Oui, moi si je fais ça ce n’est pas pour la gloire ». C’est faux car chaque artiste a envie de sortir de l’ombre et d’être dans la lumière. Il y en a comme Goldman qui sont différents. Quand j’ai une personne au téléphone qui me suit depuis tant d’années et qui sont tout émus cela me provoque une certaine émotion et je suis touché. Je ne suis jamais blasé de ça. Parfois je trouve cela surprenant que des gens puissent nous suivre depuis le début.

Quelle est la chanson, le texte que vous avez écrit le plus rapidement ?

Oh mon dieu, j’ai écrit plus de 120 chansons. Je pense que celle que j’ai écrit le plus vite c’est « Lève ton ful de là ».

On parle évidemment des tubes qui ont fait vos succès, de vos nombreux albums. Penchons-nous un peu sur le petit dernier « Forbans 40 », sortie en 2018.

Cet album est un petit peu différent, non pas par sa qualité mais sa teneur. On a rencontré un nouveau guitariste Marty. Il a apporté du sang neuf. Il s’est immiscé dans cet album en le composant avec nous. Il y a apporté une couleur novatrice avec des sons différents et des sons de guitare un peu plus ardus.

 

Oui, un son plus percutant vu sa formation.

Oui Marty est issu du métal. Il a su nous apporter ses influences. D’ailleurs on a laissé libre cours à ses idées, sa créativité, sans lui tenir la bride. Cela donne ce résultat, l’album de la maturité j’ai envie de dire avec des textes comportant des messages. Il y en a toujours eu mais c’était plus faire la fête, bouger, danser, profiter. Alors que cet album est né de notre virée sur la route 66 aux Etats-Unis.

Ah oui, cette mythique route 66 qui a inspiré bons nombre de films et de chansons. Que vous a apporté cette expérience ?

Complètement, mais c’était trop court, nous ne sommes partis qu’une semaine (rires collégiaux). Il aurait fallu bloquer une quinzaine de jours. Cela nous a apporté ce sentiment de liberté, de ne penser qu’à ça, d’occulter les soucis, les préoccupations. C’est comme un voyage initiatique. Je me plaisais à penser, lorsque je roulais sur cette route en Harley Davidson, que les grands du rock’n roll Eddie Cochran, Chuck Berry, Elvis, que tous avaient un jour jalonnés cette route. J’avais cette impression de marcher dans leurs sillages. Nous étions 13 motos, 19 personnes, le groupe des Forbans au complet. C’était vraiment super d’être tous les 4 sur la route 66. A refaire !

Prêt à repartir sac à dos sur le dos en moto ?

Oui on ira dans d’autres espaces vers d’autres horizons. Peut-être au Texas ou New Orleans enfin on verra.

Vous m’avez dit que vous êtes dans les starting block pour le retour sur scène. Vous avez des dates je crois, le 18 et le 22 juillet pour commencer ?

Habituellement nous faisons une douzaine de dates en juin, une dizaine en juillet et une dizaine en août. Mais comme je vous le disait tout à l’heure, pratiquement toutes nos dates de l’été ont été annulées. On n’en a pas eu en juin. On en a 2 en juillet et 2 en août. Ce sont des dates qui sont restées, les organisateurs les ont maintenus. Le 18 juillet dans l’allier et le 22 juillet à Cavalaire .

Je crois que le 22 juillet c’est suivi de la projection de Grease un film culte.

Oui exactement la ville offre un concert et un cinéma en plein air à ses administrés et aux plaisanciers. Je pense que ça va être une belle soirée.

Quel retour avez-vous sur le nouvel album « Forban 40 » ?

Il y a à la fois de la surprise, de l’étonnement et de la satisfaction. Même si les chansons et la musiques ne sont pas pareil que d’habitude. Les gens sont surpris mais agréablement. Les seuls qui sont un peu laissés pour compte c’est ceux qui sont fans de rock’n roll pour danser, le bi-box. Mais majoritairement les gens sont contents. La chanson qui plait le plus c’est « Quelques mots » qui est un slow, enfin une chanson douce.

Quel est la question qu’on ne vous a jamais posé, mais que vous aimeriez qu’on vous pose ?

Ah oui (rires). Vous me prenez comme ça à brûle pour point (rires) ! Quand j’ai eu un enfant puis un deuxième, je me suis toujours posé la question « Comment peut-on partager l’amour qu’on a pour un enfant pour en donner autant au deuxième » ? Me poser des questions sur mes enfants, ma famille. Je sais que les artistes n’aiment pas en général qu’on leur pose des questions sur leur vie privée mais moi ça ne me gêne pas. Vous savez quand j’ai eu mon deuxième enfant je ne pensais pas que je pourrais l’aimer comme le premier. J’attache beaucoup d’importance à ma famille et à l’éducation, élever mes enfants ça a été du pur bonheur !

Je ne m’attendais à cette réponse mais merci d’avoir répondu. Avez-vous un message à passer ?

Oui, j’ai un petit message. Vous savez ça fait plusieurs années, des décennies que nous Les Forbans nous ne sommes plus à l’affiche, en télé, en radio… En ce qui nous concerne, il y a trop de médias qui disent que nous sommes “has been”, dépassés. Méfiez-vous de la presse les amis. Ne pensez pas qu’elle a la science infuse, ne vous laissez pas berner. Faites-vous votre propre opinion, en regardant et écoutant par vous-même. Intéressez-vous, sortez des sentiers battus !

Merci vraiment pour ce moment, cette passion qui vous anime.

Merci beaucoup à vous.  Votre interview était très sympathique.

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