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Rencontre avec Félicité Chaton alias Vicky dans la série “Section de recherches”

Depuis la saison 8 le personnage de Vicky, l’Adjudante Victoire Cabral, est présente au sein de la série « Section de recherches ». Ce n’est autre que Félicité Chaton qui tient le rôle de la geek de l’unité qui passe du bureau au terrain dans la saison 14.

Curieuse d’en apprendre plus sur le personnage de Vicky et l’actrice qui l’incarne, j’ai sollicité une entrevue avec Félicité Chaton.

Votre rôle de Vicky dans Section de recherches n’a pas cessé de s’étoffer depuis son apparition en saison 8 avec son look fashion à la fois geek et un peu Pierre Richard. Vous ne trouvez pas ?

Si, si (rires). Alors, Pierre Richard ça me fait bien plaisir (rires collégiaux). Oui c’est vrai que le rôle s’est étoffé de saison en saison. C’est grâce aux différentes directions artistiques qui ont décidé de me donner davantage de scènes à jouer. C’est vrai que quand je suis arrivée, j’avais une toute petite partition. Je pense qu’ils ont senti mon envie, au tout début, ce qui a donné lieu à de plus en plus de dialogues mais toujours assise derrière le bureau. Puis, il y a eu un élément déclencheur qui était un épisode s’appelant « Petite sœur ». Dans lequel il m’arrivait quelque chose dans la 13ème saison un peu comme si que j’étais un guest, je perdais ma demi-sœur. C’était Elise Castel qui était à l’époque à la direction artistique. Cet événement a donné envie de me mettre sur le terrain, un peu plus en avant, et j’en suis ravie.

C’est ce que vous déclariez, à l’un de nos confrères en 2017, que vous rêviez que Vicky aille sur le terrain avec ses talons et ses petits ongles bien manucurés.

Oui c’est vrai (rires collégiaux). Alors finalement ce n’est pas tout à fait ce qui s’est passé. On a calmé un peu le look de Vicky. Sur le terrain c’était compliqué de garder absolument le même accoutrement que la petite geekette derrière son bureau qui est la seule à pouvoir être en jupe et en talons toute la journée même quand elle parle de cadavres.

Là il vous fallait un peu plus de sérieux dans votre tenue sur le terrain.

Oui quand même un peu. En tout cas adapter le style au contexte. Cela n’a pas forcément donné lieu à des scènes comiques. On a essayé de faire ça en délicatesse.

Vous formez un super binôme de choc avec Stéphane Soo Mongo alias Alex, l’acolyte de Vicky.

Avec Stéphane on est arrivé ensemble sur la série. La directrice de casting de l’époque, Sylvie Brocheré avait vraiment choisi le duo. Après j’aimerais beaucoup que le personnage d’Alex soit aussi développé et qu’on prenne une espèce d’essor ensemble. Stéphane est un peu plus au bureau. Dans la vie on s’entend très bien. C’est un duo qui fonctionne et cela depuis le début. Stéphane est très drôle, très vrai. De temps en temps ça mène à de bons gros fous rires sur le plateau (rires collégiaux).

J’imagine bien. Alors Vicky c’était l’amoureuse transie de Martin Bernier qui a finalement pris conscience que c’était peine perdue.

Ouiii. Et oui elle a fini par se résoudre à cette conclusion. Mais de temps en temps malgré tout il y a ce rapport. Ce n’est pas que je rejoue cet état mais il peut arriver que ce soit encore un peu présent. C’est vrai que ça a été une saison très drôle. C’était Marie Guimineau qui a eu l’idée. On en a parlé ensemble et cela nous a beaucoup amusé avec Xavier Deluc (son interview ici). Lui ça le faisait rire les petits cœurs sur les post-it. Et puis là pour le coup, il y a quelque chose qui se développe avec le personnage d’Ariel donc on ne peut pas remettre ça (rires). En plus, des histoires sentimentales, il y’en a eu beaucoup dans la série donc il a fallu taire cette non-histoire entre Vicky et le Capitaine (rires). On aurait pu l’étendre sur l’ensemble de la saison mais au final ça a été rapidement un fiasco, un amour à sens unique. C’était un peu pathétique mais très amusant à interpréter.

On sent quand même qu’elle garde une profonde admiration pour lui. 

Oh oui, toujours, avec beaucoup de déférence. Un peu d’hésitation aussi “Est-ce que j’ai le droit d’aller sur le terrain ? Ah oui ? Bon, très bien”. Disons que c’est toujours présent mais en filigrane.

Alors Vicky va encore plus sur le terrain. Ce fait est malheureusement dû à la disparition d’un personnage au début de la nouvelle saison. Mais elle ne sent pas à sa place. 

Oui complètement. Si elle va sur le terrain c’est son désir et le mien qui vont s’entremêler et et ça aurait pu être encore plus primesautier que d’habitude. Mais là, avec le décès de Rose il y avait nécessairement une sensation d’imposture, de ne pas avoir envie de prendre la place de sa collègue et amie. En même temps dans la série ça va très vite, on perd des gens mais une enquête commence et il faut l’élucider. La première scène était très particulière à jouer. On ne pouvait pas s’appesantir dans l’émotion mais il ne fallait pas pourtant qu’on pense que ce soit comme d’habitude. Après c’est un début d’épisode, on peut imaginer qu’il y a eu un temps entre le décès et l’arrivée de Vicky sur le terrain.

Il y a bien sur cet aspect mais en même temps on sent que Vicky est heureuse d’être sur le terrain.

Oui très heureuse surtout d’enquêter. Cela se développe au fil des épisodes. Il y a le premier interrogatoire puis les suivants. Je parle toujours de double plaisir. Celui de Vicky et le mien de jouer ces scènes. En plus, cela me donne l’opportunité de rencontrer et de jouer avec de nouveaux acteurs. Et puis je ne me pose pas les mêmes questions. Avant c’était : « Comment je vais faire en sorte d’amener un élément de réponse à priori technique et de le rendre le plus concret possible » ? Et maintenant avec les interrogatoires j’ai diverses interrogations telles que : « Comment on écoute quelqu’un qui est peut-être un meurtrier ? Comment on fait autorité sans être en force » ? Ce sont d’autres questions pour le personnage et le comédien. Cela est très intéressant. En plus les scènes sont agréablement écrites. Les interrogatoires ne sont jamais les mêmes. C’est très vivant, il y a toujours une espèce de tension. Généralement c’est écrit pour qu’à la fin on gagne et on décroche l’information (rires collégiaux).

 Est-ce qu’avec ce changement significatif de jeu, vous avez suivi une préparation au sein d’une unité de gendarmerie ou avec les gendarmes présents sur le plateau ?

Cela ne s’est pas fait de cette façon, c’est-à-dire qu’il n’y a pas eu de préparation en amont mais néanmoins il y a souvent des gendarmes sur le plateau vu que notamment on mélange souvent en figuration des figurants avec de vrais gendarmes.

C’est super !

Oh oui c’est super ! Il m’est arrivé un moment de demander un peu de conseils auprès d’eux et de me faire coacher. Par contre, s’il y a une saison 15, ce que nous espérons tous très fortement, j’aimerais faire un vrai stage avec des gendarmes histoire d’avoir les gestes exacts comme Franck Sémonin qui a eu la chance de faire un stage moto pour cette saison. Même si on sait que la fiction n’est pas la réalité, ce sont aussi des appuis de jeu tel que la position du corps et le maintien de l’arme.

Cela donne plus de véracité à la scène ?

Complètement. Sinon on peut s’amuser à décaler une scène du réel, mais là c’est un choix de jeu. Je m’étais posée la question suite à ma rencontre avec un geek qui fait vraiment le métier de Vicky. Il m’a expliqué qu’un geek n’est pas attaché à une unité de recherches mais qu’il est avec d’autres geeks dans un service spécifique et que la série sur ce point n’est pas en adéquation avec la réalité. C’est bien de le savoir mais les incorporer à la section de recherches pour un format télévisuel, c’est plus vivant. De toute façon, on se doute bien que c’est un peu fou car en un épisode, on résout l’enquête alors que cela demande des semaines voir des mois et même plus en réalité.

Ce n’est pas faux. Imaginons que vous avez les clefs des futurs scénarios de la 15ème saison. Avec qui souhaiteriez-vous que votre personnage vive une histoire romantique ?

Oh, là là. Oh, c’est dur. C’est super dur !  Procédons par élimination. En fait, je pense que Vicky et Lucas ça cartonnerai (rires). Mais c’est impossible parce que Lucas c’est l’homme à femme donc on l’élimine. Alex c’est devenu son meilleur copain. Cela me paraîtrait vraiment étrange de passer de l’amitié à l’amour. C’est un non catégorique. Et il ne reste plus que le Commandant Bernier. On ne peut pas resservir cette histoire pour la millième fois donc c’est pour ça que c’est terrible cette question. L’unique possibilité ce serait… Ah mais non c’est impossible parce qu’il est avec Alice Nevers…

Non, ce serait avec Marquant ?

Oui parce que Vicky a croisé le Commandant Marquant lors du crossover, qui sera diffusé le 11 mars, donc ça se serait très drôle qu’elle tombe amoureuse de Marquant même si c’est un amour impossible (rires collégiaux).

En fait, Vicky est vouée à un amour impossible.

Mais oui, elle s’attache à des hommes impossibles à avoir. Je pense que tout cela est dû à la relation qu’elle a eu avec son père (rires collégiaux). Je ris mais je me dis qu’il faudrait que ce soit quelqu’un d’autre.

Un nouveau geek qui arrive au sein de l’unité ?

Mais bien sûr, évidemment. Merci, c’est à vous de prendre la plume (rires collégiaux). Un nouveau geek en voilà une bonne idée. Je me souviens elle avait flashé sur un jeune gendarme dans une enquête qui était mené à Auron sous la neige. Elle a croisé le gendarme et d’un seul regard en était tombée amoureuse. Mon choix est donc le vôtre un nouveau geek c’est bien (rires).

Et à part ça, comment va le grand Forgol ?

Oh mon dieu (rires collégiaux) !  Forgol va bien il s’est remis de cette terrible humiliation. En vérité, il y a une version longue qui va être montée. En fait, c’est un court métrage qui s’est fait de la rencontre de tout un groupe d’acteurs, d’un réalisateur belge, Jonathan Lago, et de sa famille avec lesquels j’ai été en contact pendant le confinement. On a tourné cela en un weekend. On s’est dit qu’on allait tenter avec “Grandeur Nature” le Nikon festival mais réduire à 2 min 20 ce n’est pas évident. C’est un format compliqué. Je pense que la version longue sera plus intéressante que la courte pour le Nikon où il a fallu faire des choix un peu drastiques. Cela me fait rire que vous ailliez vu cela car c’est loin de Vicky mais en même temps c’est assez drôle (rires collégiaux).

C’est vrai que c’est complètement à l’opposé de Vicky loin du fashion et pas le même terrain (rires collégiaux).

Oui tout à fait (rires).

Justement quittons un peu Vicky, pour parler de votre création en 2011 de la Compagnie Processes dont les propositions choisies ont en commun « le processus vivant ». Pourquoi ce choix ?  

Oui c’était une des premières définitions que j’ai données parce que je me plais à diriger les acteurs depuis le début de mon travail d’actrice. C’est-à-dire que j’ai toujours diriger les acteurs et jouer. Il y a un moment j’ai voulu rendre cela possible régulièrement donc j’ai monté une compagnie, une structure qui s’appelle, effectivement, la Compagnie Processes. Avec laquelle j’ai fait une première lecture performance ou j’étais aussi au plateau, du texte d’un poète qui s’appelle Christophe Tarkos. Ensuite j’ai monté un Büchner (le cas Léonce) que j’ai adapté.

Puis « Auto-accusation » du dramaturge Peter Handke avec un ami de longue date, Xavier Legrand qui lui fait une carrière de réalisateur. Et puis le tout dernier en date « Juste la fin du monde » un Lagarce. J’avais l’envie de le mettre en scène depuis 15 ans. Il a trouvé sa concrétisation juste avant le deuxième confinement. Heureusement il va pouvoir être repris en décembre 2021. On sera à la Scène nationale de Chalon -sur- Saône. Nous avons quelques dates de prévues.

Et cette idée de « Processus vivant » pour nommer ce que l’on cherche sur le plateau, une écriture où on retrouve le battement du cœur, la respiration. C’est ce que tout le monde cherche : trouver le cœur de la pièce et qu’on puisse vraiment la vivre et la transmettre aux spectateurs. Mais depuis j’ai donné une nouvelle définition de la Compagnie en disant que je m’intéresse moins aux actes héroïques qu’à nos tentatives maladroites de prendre la parole, à des êtres qui s’interrogent face à la béance du présent. Des œuvres dans la veine de Beckett. Je n’ai d’ailleurs jamais monté l’une de ses pièces.

La prochaine peut-être ?

Non pour la prochaine, je pense plutôt à Racine.

Quel est la phrase ou l’expression qui résume pour vous la saison 14 de « Section de recherches » ?

Je dirais « Le secret de Jeanne ».

 

Avez-vous des projets ?

Le plus important c’est la nouvelle création de la compagnie mais avec la situation actuelle c’est compliqué de se projeter. J’ai écrit un court métrage. Cela fait un petit moment. Il va falloir que je le sorte (rires). Sinon actuellement je fais des rencontres d’acteurs/trices et de réalisateurs/trices. Il y a aussi des castings. Si ! on va me voir j’ai eu une petite journée sur une série…

Astrid et Raphaëlle ?

Oui, on va me voir genre sur une séquence, c’est juste un clin d’œil. Éric Leroux qui venait de terminer avec nous a été embarqué sur « Astrid et Raphaëlle ». Il avait un petit rôle de geek et il a pensé à moi pour passer le casting. C’était vraiment un clin d’œil à mon personnage de Vicky. C’était une bonne ambiance de plateau avec de très bonnes actrices et acteurs. La série est très chouette.

Vous avez parlé tout à l’heure d’un court métrage. Vous allez passer derrière la caméra ?

Oui c’est l’idée. J’aimerais bien. Je vais déjà écrire un scénario convainquant et je verrais si je joue dedans ou non.

Vous pouvez retrouver Félicité Chaton alias Vicky, ce jeudi 04 mars à 21h05 sur TF1 dans la série « Section de recherches ». Que va-t-il se passer dans le dernier épisode avec le crossover de deux épisodes ?

 

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