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Sara Mortensen alias la stupéfiante Astrid dans la série “Astrid et Raphaëlle” à partir de ce soir sur France 2

La série « Astrid et Raphaëlle » fait son retour sur France 2 pour une deuxième saison encore plus intense. Des enquêtes surprenantes vont réunir de nouveau le duo d’amies Raphaëlle et Astrid interprétées par Lola Dewaere et Sara Mortensen. Sara nous en dit un peu plus sur Astrid et c’est fou comme son personnage transparait dans ses réponses.

Bonjour Sara, parlons un peu de la série « Astrid et Raphaëlle ».

Oui (réponse à la manière d’Astrid).

 A la fin de la saison 1, Astrid perd celui qui a figure de père, son tuteur, Alain Gaillard et devient autonome. Pour vous, est-ce que la deuxième saison c’est l’acceptation de cette nouvelle indépendance et un défi à relever pas toujours simple ?

Je pense que la saison 2 ne résout pas complètement cela vu qu’il n’y a toujours pas de remplaçant. Mais, on va dire que c’est la saison de la nouveauté parce que le point de repère d’Astrid et d’ancrage principale est quand même un électron libre qui se trouve être Raphaëlle. En fait, Astrid se surprend à être rassuré par Raphaëlle qui est la personne la plus imprévisible qu’elle est rencontrée de toute sa vie (rires collégiaux). Je pense qu’elle apprend à jongler petit à petit entre le repère et l’imprévu.

Astrid souffre d’entendre différemment ou de manière amplifiée, mais ce qui lui fait défaut et l’handicap va devenir sa force dans les enquêtes.

Souvent les personnes qui font parties du spectre peuvent avoir un sens plus sensible ou plus développé qu’un autre. L’ouïe est un sens qui est souvent exacerbé dans le spectre autistique et c’est pour ça qu’ils mettent un casque. Le casque antibruit ce n’est pas pour se couper du monde mais pour entendre mieux. Par exemple si vous allez dans un café avec une personne autiste parfois elle va dire : « Je mets mon casque pour pouvoir t’entendre ». Sinon elle va entendre tous les bruits de portes, de chaises, de cliquetis, de petites cuillères sur les tasses, le café qui est servi etc… Cela va faire tellement de parasites qu’elle va avoir du mal à se concentrer sur les mots qui sortent de votre bouche uniquement. En mettant le casque ça permet de se concentrer que sur ce son.

Astrid a de l’hyperacousie et je m’attache beaucoup à l’ouïe quand je joue Astrid parce que c’est quelque chose qui l’habite complètement. Effectivement, c’est quelque chose qui peut être très épuisant. Après elle a un casque antibruit qui l’aide à filtrer tout ça et en même temps ça lui permet d’entendre des choses que les gens n’entendent pas mais là ça va l’amener un peu à bout.

Oui c’est vrai avec une histoire d’haricots.

Oui, exactement. C’est Temple Grandin qui parlait de ça. C’est une autiste merveilleuse qui a fait des conférences. D’ailleurs on en a fait un film. Elle parlait de petites cuillères, mais évidemment des petites cuillères dans sa poche quand on joue un film ça fait du bruit donc on s’est dit : « Les haricots c’est mieux » (rires). Mais souvent il y a le capital petites cuillères. Dans la saison précédente j’avais mon capital petites cuillères dans mes scénars. Je mettais moi-même combien de petites cuillères j’avais, combien j’en avais récupéré et combien il m’en manquait, pour voir quand j’arrivais en crise ou pas. Et c’est quelque chose que les scénaristes ont intégré aux scénarios avec les haricots.

C’est vous qui avait donné l’idée ?

Non, c’était sans savoir que je le faisais de mon côté. Comme quoi je n’étais pas à côté de la plaque en composant Astrid (rires collégiaux).

Astrid a de nombreuses connaissances aussi et va les mettre au service de Raphaëlle son dé à coudre. Elle fait même des blagues.

Oui parce que dans le spectre ils ont un humour bien plus drôle que le nôtre. Il y a des forums sur Facebook de blagues d’autistes qui me font mourir de rire. Astrid en effet fait des blagues, vu que le propre de l’autiste c’est de s’adapter. Comme personne s’adapte à eux il faut bien qu’eux s’adaptent à nous. Ils essayent de se fondre complètement parmi les neurotypiques qui font des blagues de second degrés toutes les deux secondes. Astrid apprend à le faire parce qu’elle a beaucoup d’humour. Elle essaie de le faire à sa manière et en même temps d’avoir un peu de neurotypie dans son humour.

Astrid va aussi connaitre une sensation au creux du ventre qui va devenir très agréable. Comment avez-vous mis en place ce nouveau côté du personnage ?

J’ai eu l’idée de dire : « Il sent très bon » parce qu’au début dans le scénar c’était marqué : « Il est très beau ». Mais elle s’en fout, Astrid ne regarde pas les gens. Encore une fois, on est dans la sensation. Dans un sens autre que neurotypique qui est d’abord de regarder le physique. Après où ça va aboutir pour Astrid, on n’en sait rien. Cela avait été amorcé un peu lors de la 1ère saison quand Julien-Frédéric ressentait quelque chose pour elle. Astrid l’avait complètement analysé et elle y a été très franchement en disant : « Écoutez c’est très simple, moi pas du tout ».

Oui, elle avait mis un terme sans prendre de gants aux avances de Julien-Frédéric.

Oui, de façon directe. Alors que là, sans s’en rendre compte elle retombe dans ce schéma et elle est plutôt surprise. Elle est très étonnée et elle ne sait pas trop quoi en faire finalement parce que tout ça n’est pas du tout calculé. Nous on doit se prendre la tête à savoir : « Comment je vais m’habiller ? Je dois faire mes ongles, je dois faire ci et ça » … Ici, ce n’est pas du tout le cas, c’est plutôt : « Qu’est-ce que je fais de ça » ? C’est l’inconnu pour elle.

C’est d’autant plus beau et sincère.

Mais bien sur que c’est d’autant plus beau !

Parlons également du fait que dans la 1ère saison Astrid contredisait souvent le diagnostique de ce pauvre médecin légiste le docteur Fournier…

Oh oui (rires collégiaux).

C’est un beau duo aussi entre Astrid et le docteur Fournier ?

J’adore le rapport qu’elle a avec Fournier. Je le trouve génial parce qu’à la fois elle l’exaspère et en même temps il l’admire complètement. C’est hyper drôle, mais ils ont un rapport très mignon. Bon Astrid a un rapport très cash, elle dit juste ce qu’elle pense et ce qu’elle voit au moment où elle le pense et le voit.

Elle ne réfléchit pas à l’impact que ça peut avoir. Mais grâce à Raphaëlle qui lui dit : « Parfois, vous êtes un peu rentre-dedans », elle apprend à enrober un peu ce qu’elle va lui dire et c’est assez mignon.

C’est d’autant plus mignon que Fournier lui dit que sa présence le pousse à s’améliorer et à s’investir plus dans ses constatations.

En plus si on écoute bien dans la 2ème saison, la seule personne à qui il se confie c’est Astrid.

C’est vrai il lui dévoile un fait important de son passé. Il y a une grande complicité entre Astrid et le docteur Fournier même s’ils se répondent du tac au tac.

Oui, de toute façon Astrid ne passe pas par quatre chemins. Elle pense un truc, elle le dit tout de suite.

Comment imaginez-vous l’évolution d’Astrid pour une 3ème saison ?

Je n’imagine rien, je me laisse surprendre par l’imagination des auteurs. Quand j’arrive sur le plateau, je sais mon texte et je n’y pense plus, j’essaie en tout cas. Pour être pleinement Astrid je ne prévois jamais comment elle va réagir. Je me laisse complètement surprendre. Je m’immerge entièrement. Je laisse totalement Astrid prendre la place. Je dis souvent que je suis en coloc avec mes personnages. Astrid elle prend une place de ouf. Elle me laisse à peine 3 mètres carré dans la cuisine. Parfois je termine des séquences et je suis dans un état et je n’arrive pas à en comprendre la raison. Mais quand je regarde le résultat, je comprends pourquoi.

C’est elle qui tient les rênes.

Oui, après je pense qu’il ne faut pas qu’elle évolue trop vite et sur plein de choses mais de manière progressive et éparpillée dans le temps pour que ce soit juste.

Elle doit y aller petit à petit. Début 2021 vous avez tourné « Les mystères de la gendarmerie » qui est la suite de…

Alors c’est même pire, c’est « Les mystères de l’école de gendarmerie ».

Oui c’est ça pardon, de l’école de gendarmerie.

Pas le titre le plus impressionnant du monde (rires collégiaux).

J’imagine, vous avez pu tourner à l’intérieur de l’école de gendarmerie de Rochefort ?

Non, dans l’enceinte mais à l’extérieur pour cause de Covid on n’a pas pu tourner à l’intérieur par rapport aux restrictions sanitaires.

Malheureusement oui. C’est donc la suite du film « Les mystères du bois galant ». Un plaisir de retrouver l’équipe ?

On avait dit à la fin du tournage du premier : « Quant-est-ce qu’on recommence » ? Et j’ai à peu près soulé la terre entière pour le faire (rires collégiaux). Je n’arrêtais pas de dire : « Ce serait quand même sympa de faire un deuxième. Ça a quand même bien marché ». Et puis surtout, au-delà de ça, les gens ont plébiscité ce duo, mais un truc de fou. C’est-à-dire que c’est très rare qu’ils s’attachent autant à un duo de personnages. Comme ça, cela a convaincu tout le monde. Là, je vous préviens à l’avance, pour que tout le monde soit au courant, quand on a fini j’ai dit : « JAMAIS DEUX SANS TROIS » (rires collégiaux) !  Maintenant, je mets déjà la pression avant même le début de la choucroute pour qu’il y en ai un 3ème (rires collégiaux).

J’adore votre expression « la choucroute ».

Oui, je baigne dans la choucroute. Ce n’est pas vulgaire, c’est juste imagé. On me dit toujours : « Tu fais de ces images » ! Mais parce que je trouve ça très drôle. En fait quand on image les gens voit tout de suite de quoi on parle et tout le monde est d’accord (rires collégiaux).

Donc jamais deux sans trois ?

Bah oui, jamais deux sans trois écoutez !

Je suis d’accord, même si je n’ai pas vu le deuxième (rires collégiaux).

Moi non plus (rires).

Donc votre personnage Emma dans « Les mystères de l’école de la gendarmerie » doit faire face à la jalousie qui empiète sur l’enquête de son cher et tendre qu’elle rejoint.

Oui, parce que quand elle arrive on lui a parlé d’un barbu et puis en fait c’est une brune avec des jolis seins donc je me pose des questions (rires collégiaux) du style : « Mais qu’est-ce qu’elle fait là la dame » ? Et puis elle le regarde avec insistance dont ça m’énerve un peu.

Ça va donner tout au long du film (rires).

Oui, surtout ce qui est très drôle c’est que c’est un chassé-croisé un peu chafouin entre chats et chiens, pendant tout le truc. On s’attend à les retrouver et on trouve ça cool, mais en fait ça se retrouve et ça se sépare et ainsi de suite.

Des regards noirs en perspective avec la fameuse brune.

Oui, c’est Paloma Coquant qui joue cette fameuse femme et avec qui je me suis très bien entendue, je le précise (rires collégiaux). A mon avis on s’est lancé des regards assez drôles. De haut en bas, du genre : « Qu’est-ce que c’est » ? Elle aussi se dit : « Mais qu’est-ce que c’est que cette femme blonde qui déboule et qui ne fait pas partie de la brigade, mais de la gendarmerie ? Mais qu’est-ce qu’elle fout là » ? C’est chacune son territoire et c’est drôle.

Sinon, d’autres projets ?

Je viens de finir « Tropique criminel ». J’enchaîne sur « Crimes parfaits » et après on espère qu’il y aura une saison 3 « Astrid et Raphaëlle ».

Le fameux « JAMAIS DEUX SANS TROIS » qui s’applique aussi à « Astrid et Raphaëlle ».

Voilà et puis c’est tout (rires collégiaux).

Vous avez bien raison. Un petit message à passer ?

Le message c’est que je suis très heureuse et honorée d’être Astrid parce que ça prône la différence et que ça la met en valeur. C’est bien qu’il y est ce genre de séries qui sortent comme ça pour montrer la différence au grand public. Evidemment il y a toujours des gens qui vont dire : « Oui, mais c’est une neurotypique qui joue une autiste. C’est une autiste caméléon qui s’adapte à la vie mais pas celle de la réalité ». Il y a toujours de la rancœur et une déception chez certaines personnes. Mais en tous les cas si Astrid peut permettre au grand public de s’intéresser à ça et de faire un peu plus attention à la différence, ce serait merveilleux. On a beaucoup à apprendre de la différence et en jouant Astrid, j’en apprends tous les jours. Si ça peut permettre aux neurotypiques de s’adapter à la différence, ce serait formidable !

Entièrement d’accord. La différence n’est pas une fatalité, c’est le regard des autres qui l’est.

Oui, s’il y avait une politique inclusive en France effective dès la crèche, la maternelle, l’école donc la petite enfance, il y aurait beaucoup moins de problèmes par rapport à la différence. Cela ouvrirait l’esprit des enfants, qui sont en fait de futurs adultes, à embrasser cette différence dès tout petit et cela créerai beaucoup moins de problèmes.

Je vous remercie beaucoup pour cette interview Sara.

C’est moi qui vous remercie.

Diffusion

Si plusieurs semaines avec Sara Mortensen, Lola Dewaere, Benoît Michel, Meledeen Yacoubi ou encore Husky Kihal ne vous font pas peur, rendez-vous ce soir à partir de 21h05 sur France 2 pour le lancement de la 2ème saison avec deux épisodes de la série « Astrid et Raphaëlle ».

Synopsis

Épisode 1 :  L’étourneau

Un célèbre avocat est tué d’un coup de feu devant douze témoins qui n’ont rien vu, rien entendu. Sont-ils les complices du meurtre ou victimes d’une incroyable mystification ? Par le biais d’un neurologue aux talents de mentaliste, Astrid et Raphaëlle vont orienter leur enquête vers un magicien, ancienne star de la télévision. En creusant dans le passé de la victime, elles finiront par comprendre que la magie a été le point de départ de sa réussite mais aussi d’un terrible drame personnel.

Épisode 2 : Irezumi

Le propriétaire japonais d’une galerie d’art est retrouvé mort d’un coup de sabre dans un spa parisien. Sur place, Astrid et Raphaëlle découvrent que la victime s’est coupé le petit doigt en signe de pénitence avant de mourir. Rapidement, les deux enquêtrices s’intéressent à la mafia japonaise, probablement liée à cette sombre affaire criminelle. Pour Astrid, la mort de Takeshi Kimura, le nom de la victime, qui dirigeait la branche française d’une des plus puissantes organisations criminelles japonaises, serait le début d’une nouvelle guerre des gangs.

Ah et petit conseil de Sara Mortensen : Le documentaire sur Netflix « Love on the Spectrum» qu’elle trouve merveilleux. Il parle de « date » entre autiste. Pour Sara et pour nous, C’est juste incroyablement sublime, alors pourquoi hésiter !

Photo début article montage : Yan RB et France TV

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