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Entrevue avec Julien Fournet, réalisateur du film “Pil”, dans tous les cinémas à partir du 11 août 2021

L’univers de TAT regorge de surprises et de personnages auxquels on s’est tous attaché que ce soit avec « Les As de la jungle » ou « Terra Willy ». C’est au tour de « Pil » après 4 ans de création et réalisation de montrer le bout de son nez au cinéma. Le 6 août une avant-première était organisée au Gaumont Wilson avec Occitanie Films et nous avons pu avoir les impressions avant et après du réalisateur Julien Fournet.   

Avant projection

Bonjour Julien, comment passe-t-on d’une série à un long métrage d’animation ?

Le changement de la série à un long métrage a été assez radicale. J’étais habitué à travailler sur des épisodes de 11 minutes sur « Les As de la jungle ». L’écriture du long métrage c’était quelque chose dont je n’avais pas beaucoup d’expérience. Cela a été long et laborieux et puis on enchaine tellement les projets à TAT que j’avais un peu de mal à profiter de l’expérience des collègues des « As de la jungle » et de « Terra Willy » parce que quand on a commencé à bosser sur « Pil » les films étaient en train de se finir.

Ce qui est merveilleux dans l’expérience du long métrage c’est qu’on fait vivre des transformations, aux personnages et une palette d’émotions qu’on ne peut pas se permettre sur une série. En 11 minutes les As de la jungle ils arrivent, ils cassent tout (rires collégiaux). Bon j’exagère un peu mais on ne peut pas faire passer toutes les émotions alors que sur un long métrage oui.

Avec une difficulté en plus cette fois-ci animer plusieurs personnages humains et non plus que des animaux.

Oui, le gros défi sur « Pil » c’était de passer à un univers rempli d’humains et pas qu’un peu (rires). On avait des grandes scènes de foules. On a dépensé une énorme énergie, ne serait-ce que pour dessiner un maximum de villageois, de nobles, de serviteurs, de gardes différents. Pas trop non plus mais il fallait quand même qu’ils soient diversifiés même si vous vous en doutez, on utilise des copier-coller. On est content du résultat.

Pourquoi cet univers du Moyen Âge ?

Depuis tout petit je suis passionné par le Moyen Âge. J’ai beaucoup baigné dans la fantaisie, les jeux de rôles. C’était vraiment un univers qui me plaisait énormément avec Ivanhoé la saga de Tolkien, tout comme les visites de Carcassonne gamin, j’étais fou de joie.

Ma maman est professeure d’histoire donc elle m’a un peu tapé sur les doigts pendant que j’écrivais les premières versions du scénario (rires collégiaux). Elle me disait : « Quoi un dindon ? Mais Pil ne peut pas avoir un dindon ça n’existait pas au Moyen Âge, c’est arrivée d’Amérique » ! Alors le dindon est devenu une fouine enfin des fouines aux nombres de trois : Griffue, touffue et Gloutonne.

Justement, vos fouines ne sont pas vraiment des fouines ?

Pas du tout (rires). C’est une belette, un furet, une hermine. Et pour celle de la fin une genette. Mais on les appelle les fouines depuis le début, j’ai honte (rires).

Mais oui, c’est ça vous nous avez en fait enfumé (rires collégiaux).

Oh oui, complètement (rires collégiaux).

Des paysages d’animation inspiré d’endroits du Sud de la France et non comme à l’accoutumé anglo-saxons.

Oui, on voulait trancher avec le Moyen Âge anglo-saxon tel que dans « Robin des bois » et « Les chevaliers de la table ronde ». On a souhaité mettre en avant un Moyen Âge occitan XIVème siècle avec des vignes. Quand ils voyagent, on a un décor un peu méridional. Pour la montagne on s’est inspiré du Cirque de Gavarnie.

Alors bien sur les remparts et la ville de Roc-en-Brume fera penser j’espère à Carcassonne, Corde sur Ciel, Saint-Cirq-Lapopie car ça a été une source d’inspiration. Avec les dessinateurs, on a été se promener dans tous ces endroits, prendre des photos. Evidemment il y a d’autres choses qui se greffe dessus comme le fait que la sorcière habite au milieu de la forêt dans un arbre géant. Celui-là ne le cherchez pas, vous ne le trouverez pas (rires collégiaux).

Comment avez-vous fait le choix par rapport aux comédiens qui prête leurs voix aux différents personnages ?

On a eu une grande liberté pour le choix. Dès l’écriture du scénario je pensais déjà à des acteurs avec qui j’avais déjà travaillé sur « Les As de la jungle » dont Paul Borne qui donne sa voix à Crobar. On avait fait un petit essai avec un Crobar à la voix du sud très drôle mais je suis revenu à ma première idée et je trouve chaleureuse et rocailleuse de Paul qui contrastait vachement avec celle de Kaycie, la voix de Pil.

c’est drôle aussi comment on a choisi Kaycie. J’avais au téléphone ma directrice de casting Barbara Tissié avec qui je travaille depuis longtemps et je lui demande exclusivement des voix d’enfants pour incarner Pil. Et elle me répond : « Je vais t’envoyer un mix de voix d’adultes et d’enfants sans rien te dire et tu verras ce qu’il en est ». J’écoute en essayant, en discernant les voix et je la rappelle en lui disant : « Il y a cet enfant qui joue bien ». Et tout sourire elle me répond : « Cela tombe bien c’est Kaycie Chase, mais ce n’est pas une enfant mais une jeune femme ». Kaycie a une voix très fraiche qui a apporté beaucoup de gaité à Pil et ça a été un vrai plaisir de la voir donner vie à ce personnage. Je n’ai jamais été aussi content de m’être trompé (rires collégiaux).

Il y a aussi Rigolin et sa marionnette.

Oui, on ne peut pas dissocier Rigolin et sa marionnette Maître Crapulo car c’est un genre de docteur Jekyll et de Mister Hyde. On a rencontré Julien Crampon qui nous a régalé. Je l’avais entendu sur la série « Vermine » où il m’avait beaucoup fait rire. Il a vraiment ce côté voix innocente d’un petit Rigolin naïf et gentil. Puis il a cette voix d’hystérique quand Julien prend celle de Maître Crapulo qui vrille les tympans (rires collégiaux). Il nous a beaucoup faire rire et beaucoup touché aussi parce qu’il y a une scène où il a joué de manière absurde, chargé d’émotions et de manière émouvante. J’espère que les gens seront eux même touché à ce moment.

« Pil » casse un peu les codes voir complètement.

Oui c’était vraiment le concept de base du film de tordre le cou aux stéréotypes. On va montrer une princesse pas du tout comme les autres. Le beau prince charmant avec son armure en prend plein la figure car en plus on le transforme en Chapoul. La sorcière, la licorne, les archétypes des histoires de conte de fées on essai de les détourner un petit peu voir transformer en garou pour la licorne.

Ce Chapoul ça sort d’où exactement ?

Le prince qui se transforme en grenouille ce n’est pas assez original. En poule c’est déjà plus rigolo mais un mix ça pourrait être pas mal et pourquoi pas un Chapoul. Je propose à Jean-François de TAT qui me dit : « Non, c’est trop bizarre ». Je reste sur ma position et le plus dur travail ça a été pour l’équipe d’animation dont Floriane qui ont fait un magnifique travail pour faire fusionner ces deux animaux en un en gardant les caractéristiques du chat et de la poule.

Après Projection

Heureux de l’avoir présenté ce soir en avant-première au Gaumont Wilson dans une très belle salle offrant un son incroyable ?

Oui c’était incroyable, j’ai vu les gens rires à des moments et même d’autres où je ne m’y attendais pas. Tu sais c’est ça qui est le plus beau pour nous de partager « Pil » et que les personnages ou les mots marquent les spectateurs et surtout les enfants. Et c’est aussi un véritable soulagement de les savoir ému à des moments.

Justement tu me parlais avant d’une scène touchante avec Maître Crapulo, je peux te dire qu’autour de moi des enfants ont versé une petite larme et se demande ce qu’il est advenu de lui.

Je suis content que des gens se soucient un peu de Maître Crapulo. C’est un personnage auquel on s’est attaché même s’il y a des animateurs qui me disaient : « On est d’accord c’est qu’une chaussette et tout ». Je répondais : « Oui, mais c’est une chaussette qui a sa personnalité et un caractère bien trempé » (rires).

Il y a une expression, un mot employé par plusieurs personnages tout au long du film qui est « Coucarel » ?

Bien sûr, c’était pour faire penser au patois « Macarel » mais comme c’est un gros mot donc on l’a transformé en « Coucarel » pour inclure notre petit univers où on mange du tartichon (rires collégiaux).

Les personnages ont chacun un petit plus comme Crobar qui sculpte dans le bois.

Oui, le fait qu’il travaille le bois et qu’il fabrique cette petite poupée modeste. On voulait montrer qu’il n’a pas les moyens d’offrir quelque chose digne d’une princesse mais qui vient du cœur.

On a bien sur les personnages principaux mais aussi des secondaires comme le petit trio de mamies qu’on voit par petites touches.

Ah oui les petites mémés ; les triplettes de Roc-en-Brume. J’avais envie de mamies guerrières. L’idée c’est quelles soient là pour prendre les armes à un moment comme les mamies corse dans Astérix. Pour rien te cacher on s’y était beaucoup attaché à nos trois mamies : Gisèle, Ginette et Huguette, voilà tu sais tout (rires collégiaux).

Des retours que j’ai eus avant de te rejoindre, c’est qu’il y en a qui ont bien aimé le méchant.

Alors le méchant Tristain doit beaucoup à mon fils Max. Il a vu une première version du film et m’a dit : « Ah mais non, tu ne peux pas faire ça au méchant ». J’ai donc été un petit peu plus gentil avec le méchant parce que c’est son personnage préféré même si c’est un vrai tyran (rires).

Avec cette fin, est-ce que ça te donne envie d’un deuxième « Pil » ?

Ça c’est le public qui le dira, je serai ravie de retrouver Pil et ses compagnons pour une nouvelle aventure. Mais pour ça il faut que le film rencontre son succès. Et après peut-être on en reparlera…

Un petit message à passer ?

Venez voir ces héros qui sont des gens ordinaires. Ce ne sont pas des nobles prédestinés aux destins héroïques mais des gens qui y arrivent avec leurs propres qualités que ce soit Pil, Crobar et Rigolin. Je sais que c’est difficile en ce moment avec les conditions actuelles, mais venez vous évadez et partez à l’aventure avec Pil et tous ses compagnons à la rencontre d’un Chapoul, d’une Licornegarou et de bien d’autres péripéties.

Voilà le message est passé et on en ajoute un autre car dans le film se cache beaucoup de clin d’œil à l’univers TAT mais aussi à d’autres choses. Faites attention aux tapisseries dans le château qui recèlent quelques surprises. Si vous n’êtes pas convaincus, voici la bande-annonce :

Un film pour tous âges à dévorer au cinéma en famille à partir du mercredi 06 août 2021 !

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Une réflexion sur “Entrevue avec Julien Fournet, réalisateur du film “Pil”, dans tous les cinémas à partir du 11 août 2021

  • Film magnifique .On y trouve de tout dans ce film complet : de l aventure, des émotions, de l humour, de la tendresse ,du rire
    Des valeurs aussi: la fidélité la noblesse de coeur,la générosité le desinterressement,l amitié ,tenir sa parole ,l engagement ,croire à des valeurs aussi.
    En résumé un nouveau kirikou est né!
    Vive Pil
    Anne Marie

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