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Entrevue avec Marie-Gaëlle Cals et Jérémy Banster de la série “Un si grand soleil” au FIFFH 2020

Bon nombres de festivals n’ont pas eu lieu en 2020. Quelques-uns par chance sont passés entre les mailles du filet d’une annulation. C’est le cas du Festival International du Film de Fiction Historique où était convié le comédien Jérémy Banster et son épouse Marie-Gaëlle Cals, elle aussi comédienne. Ils jouent tous les deux, entre autre, dans la série « Un si grand soleil » sur France 2.

Ce couple haut en couleur nous a accordé une interview. Celle-ci a été réalisée en duo avec notre collègue Joël Attard des fiches de “Monsieur Cinéma”.

Bonjour Marie-Gaëlle et Jérémy, merci beaucoup de nous accorder un peu de temps.

Marie-Gaëlle et Jérémy : Avec plaisir.

Jérémy vous êtes intervenu lors de la conférence du film « Le Dernier métro ».

Jérémy : Oui, peu de gens le savent mais ma mère y était chef maquilleuse. C’est d’ailleurs, je crois, la première fois que j’en parle (rires). Chez mes parents il y a une affiche du film avec une dédicace de Catherine Deneuve pour ma maman. J’avais vu le film à la télévision mais je suis très content aujourd’hui qu’on ait vu « Le Dernier métro » ensemble au cinéma.

Elle a beaucoup travaillé au cinéma votre maman ?

Jérémy : Oui, elle y a fait toute sa carrière en tant que chef maquilleuse. Elle a travaillé notamment avec Thi Thanh Tu Nguyen qui est une référence en la matière dans le maquillage.

Vous êtes tous les deux dans la série « Un si grand soleil » qui prend une place importante chez les téléspectateurs notamment les personnes âgées qui vivent au rythme des intrigues.

Jérémy : C’est vrai. Ce sont des rendez-vous.

Marie-Gaëlle : Il y a même un nouveau public qui ne regardait pas ce genre de série qui a pris goût à suivre les aventures des personnages. J’ai l’impression que cette série a généré un public différent.

Et vous Marie-Gaëlle, qu’est-ce que ça vous fait d’incarner une juge ?

Marie-Gaëlle : J’aime beaucoup. J’ai rencontré une jeune juge de 40 ans que j’ai trouvé très intéressante. C’était une super rencontre et je me suis rendue compte que le parcours de mon personnage est un peu particulier et plus administratif. Lorsque mon personnage sort du bureau il n’a pas d’intensité dramatique très importante. J’étais ravie d’avoir un décor pour moi toute seule. Mais c’est plaisant aussi de sortir de mon bureau et d’avoir des intrigues où le métier de juge d’instruction est entier avec les dossiers instruits à l’extérieur des murs du palais de justice.

En couple à la ville, vous jouez rarement de scènes ensemble dans la série. Vous arrivez à vous retrouver sur les plateaux ?

Jérémy : Pas trop ce n’est pas évident. Il y a 4 plateaux de tournages et 250 personnes qui travaillent chaque jour.

Marie-Gaëlle : On arrive à se croiser de temps en temps pour partager un repas à la cantine et échanger. Mais on ne se voit pas beaucoup sur le plateau. C’est ce qui nous a amené à emménager dans la région Occitanie.

Jérémy : Au plus près de Montpellier. Après on serait très heureux de tourner ensemble dans la série mais si ce n’est pas possible ce n’est pas grave. On aura d’autres occasions de le faire.

Justement, vous avez déjà mis en scène votre épouse dans un film. Non ?

Jérémy : Oui, au théâtre aussi où on a travaillé ensemble. Je l’avais dirigé sur une lecture. Mais aussi en effet dans « La Vie Pure ». On a tourné ensemble dans « Une année chez les français » au Maroc. On a fait beaucoup de projets et on a toujours autant de plaisir à travailler ensemble. On fait des festivals et des enfants ensemble (rires collégiaux).

Il y a un désir de faire un deuxième long métrage ?

Jérémy : Il est en cours. J’ai fini de l’écrire. On est en production et en casting.

Pouvez-vous nous parler du thème abordé ?

Jérémy : Mon film raconte l’histoire de mon arrière-grand-père, Louis Buton, chef d’un groupe dans la Résistance, qui a survécu aux camps de concentration de Buchenwald Mauthausen. Il en est revenu avec un grand amour de l’humanité, de l’homme avec un H majuscule. Je m’inspire de son témoignage pour écrire. Mais je ne peux pas en dire plus.

Très bien. Est-ce que par rapport à votre premier long métrage, le fait d’être témoin de la réalisation d’une série vous a aidé ? Vous puisez des choses dedans ?

Jérémy : En fait, c’est les rencontres surtout parce que l’on voit différents réalisateurs et chef opérateurs travailler. C’est toujours intéressant parce qu’on apprend de tout le monde. On grandit, on s’améliore. J’ai beaucoup de plaisir à travailler en tant que comédien sur la série. Au départ, je devais réaliser des épisodes de la série “Un si grand soleil” mais ça n’a pas eu lieu et ça n’aura pas cours maintenant vu que mon emploi du temps est trop chargé en tant que comédien sur cette série et à côté. En tant que comédien quand je vais tourner sur un plateau où il y a un réalisateur, je suis très heureux déjà parce que je sais exactement la difficulté que c’est d’être réalisateur. Je suis un très bon soldat pour un autre réalisateur. Je sais la détermination qu’il faut, ne pas lâcher les choses. Tenir sa ligne directrice et en même temps quand on a une idée en tête aller jusqu’au bout. Je suis un grand soutien.

Cette opiniâtreté, c’est important ?

Jérémy : En fait, on connaît, on sait le travail que ça demande et l’investissement. Un film à monter c’est compliqué et long. J’ai beaucoup de respect pour les réalisateurs qui arrivent à monter leurs films et à le faire.

Vous êtes tous les deux ici en tant que membres du jury de la sélection des courts métrages. Qu’avez-vous pensé de ces petits bijoux ?

Marie-Gaëlle : Ils étaient très différents, tous autour du thème de la guerre.

Jérémy : Non. À part les duellistes.

Marie-Gaëlle : Oui c’est vrai, à part les duellistes. 4 sur 5 centrés sur les guerres quelque soit l’époque.

Est-ce que vous étiez d’accord sur le choix  avec les autres membres du jury ?

Marie-Gaëlle : On était un peu sur la même longueur d’onde.

Jérémy : Sauf ma femme qui par esprit de contradiction a voulu se mettre en marge (rires collégiaux).

Marie-Gaëlle : Non pas du tout.

Jérémy : On va régler quelques comptes (rires).

Marie-Gaëlle : En fait, j’étais d’accord avec eux. Mais une autre réalisation synthétisait tout ce que j’aime au cinéma. Il y’a eu un tout petit supplément d’âme et d’émotions. J’ai trouvé que ce film pour lequel j’ai eu un coup de cœur avait une grande générosité, un sujet qui me touchait. J’ai donc fait en sorte que le film soit mentionné en coup de cœur même s’il ne remporte pas le prix. On avait la même impression sur les deux courts métrages qui sont sortis du lot. Ils sont vraiment très aboutis et on sent les prémisses d’un long derrière.

Qu’est-ce que ça vous fait de faire partie d’un jury du Festival International du Film de Fiction Historique ?

C’est bien de pouvoir s’exprimer. On a rencontré d’autres gens. Il y avait deux scénaristes, une autre comédienne, un chef opérateur et ça c’est génial d’avoir des points de vus différents. C’est bien d’échanger avec chacun nos bagages. On se rend compte que ce qui est universel c’est l’émotion, l’image. On se disait que c’est un exercice particulier le court métrage.

Comme vous disiez tout à l’heure c’est l’antichambre des longs. Avant, les courts métrages précédaient la projection d’un long métrage.

Tout à fait.

Jérémy : Mon premier court a été diffusé avant le film « Antilles sur Seine » de Pascal Légitimus. Il y a tout juste 20 ans (rires). Je racontais l’anecdote dessus ce midi. A l’époque il y avait encore des copies 35. Son film a été diffusé à l’époque par Claude Zidi en 330 copies. J’ai donc eu mon film diffusé dans la France entière en 330 copies. Avec ma moto j’ai fait quelques cinémas à Paris dont celui de l’Odéon. On vivait à côté. J’ai récupéré 3 ou 4 copies de mon film en 35 millimètre que j’ai encore à la maison. C’est le seul que j’ai en pellicule car tous mes autres sont en numériques.

L’année dernière vous aviez présenté ici même votre cuvée « L’Héritage ». Vu votre attachement à cette cuvée, est-ce que dernièrement vous avez pu aller voir le vigneron ?

Bien sûr, on y a été ensemble après le déconfinement. Les vendanges ont été faite un peu plus tôt que d’habitude. On a sorti officiellement la cuvée 2019 en juin. Et puis là, la cuvée 2020 va être mise en bouteille, travaillée et assemblée. On continue et on est très heureux. La cuvée 2019 était meilleure que la 2018. Je pense que la 2020 sera un grand au-dessus. On progresse chaque année. On affine grâce à Guillaume Allien le propriétaire du domaine (Château Prat de Cest à Bages dans l’Aude).

Vous travaillez de concert ?

Jérémy : Lui travaille d’abord à 99% (rires). Mais on discute, on travaille, on affine. C’est un grand professionnel qui sait aussi écouter. C’est très intéressant d’en débattre avec lui et de goûter ensemble le vin avec nos épouses respectives. C’est très chouette avec une ambiance collégiale et familiale (rires).

Merci beaucoup à vous deux.

Jérémy et Marie-Gaëlle : Merci à vous et bonne cérémonie.

Pour info, le prix du meilleur court métrage a été remis à « Bad people » de Giorgi Tavartkiladze. Le coup de cœur si cher à Marie-Gaëlle Cals n’est autre que « Attrition » de Kelly Holmes.

Nous n’avions pas eu le temps de parler projet avec Jérémy Banster mais en aparté il nous avait dit qu’il était prévu pour un film… Mais lequel ?

Aujourd’hui, nous l’avons retrouvé sur le tournage de « Meurtres sur les îles du Frioul » avec Francis Huster (De gaulle, l’éclat et le secret et Ici tout commence) et Myra Bitout (Derby girl).

Le film est réalisé par Sylvie Ayme (collection souvenirs, Le Pont du Diable, Mes copines, Meurtres à Toulouse…) et produit par Sabrina Agresti Roubache.

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